Economie du Pérou
Un pays riche en ressources mais qui en profite peu
Le Pérou est la sixième économie d’Amérique Latine, après le Brésil, le Mexique, l’Argentine, la Colombie et le Chili.
Jusqu’aux années 90, le pays vivait de l’exploitation, la transformation et l’exportation des ressources naturelles (mine, pêche, agriculture) et des services.
Les efforts d’industrialisation des années 50, 60 et surtout 70, ont été frustrés par la grave crise politique et économique de la fin des années 80 due au terrorisme du « Sentier Lumineux » dans le pays.
A partir des années 90, le gouvernement Fujimori appliqua une drastique politique d’ouverture néolibérale et d’assainissement des finances publiques qui permit la reprise économique du pays.
Après plus de 15 ans d’application de ces mesures, commencent à s’apprécier des résultats, qui, selon les chiffres officiels des grands organismes économiques mondiaux, sont plus que positifs.
Cependant, la pauvreté reste quand même très forte au Pérou. En 2008, dans les zones urbaines, l’extrême pauvreté touchait 5,8% de la population contre 21% en zones rurales, selon l’ONU dont le rapport précise que la proportion totale de pauvres (pauvres et extrêmement pauvres) au Pérou est passée de 54,4% en 1991 à 36,2% en 2008, pour une population totale de 28 millions de personnes.
Ressources
Exploitation minière
Ce secteur, des plus importants de l’économie péruvienne, représente plus de 50 % des exportations avec des chiffres approximatifs de quatre milliards de dollars par an. Depuis 1993, lePérou a doublé sa production de minerais. Les principaux minerais exportés sont le cuivre, l’argent, le zinc, le plomb, l’or, le fer, le molybdène, le tungstène… tous très demandés par les industries de haute technologie.
Le Pérou est un pays de tradition minière depuis l’époque coloniale.
C’est ainsi que les mines d’argent et de mercure, exploitées par les espagnols, permirent la survie et le développement de toute l’Europe à l’époque de la Renaissance.
La privatisation de l’industrie minière nationale, commencée sous le gouvernement péruvien en 1991, attira plus d’une centaine d’entreprises étrangères. 40% de ces investissements provient du Canada, le reste, d’Australie, des USA, du Mexique, d’Afrique du Sud, de Chine, de Suisse, du Royaume-Uni, du Luxembourg et d’Italie. Les entreprises publiques comme Centromin et Minero Pérou furent pratiquement désactivées et leurs biens liquidés.
Agriculture
Presque 36% de la population active travaille dans l’agriculture.
Le Pérou bénéficie d’un important potentiel grâce à la grande variété de ses climats.
Au premier rang, le maïs (10% des terres cultivées), le riz (7%), la canne à sucre, la pomme de terre, les haricots, le coton, le café (16e producteur mondial) et le blé.
Le Pérou est aussi le principal producteur de feuilles de coca au monde.
Sur la côte
L’agriculture se développe dans les régions vallonnées car les autres subissent des conditions désertiques. Cette région concentre les vastes complexes agro-industriel, dont les cultures sont surtout destinées à l’exportation : la canne à sucre et le coton dans le nord, les asperges, les tomates, les raisins, dans le sud, entre autres. S’y cultive une très grande variété de légumes et fruits, tels que mangues, citrons, fraises, avocats, olives, oranges, pommes de terre, haricots, etc.
Dans les montagnes et régions d’altitude
Les Andes présentent des écosystèmes et des climats variés, avec des températures allant de tempérées autour de 20°C dans les vallées, à glaciales inférieures à 0°C. Les cultures de cette région sont: tubercules (pommes de terre, oca…) céréales (orges, maïs, blé, kiwicha, quinua…) haricots, herbes aromatiques, oignons, ail, kakis, pêches, figues de barbarie, etc.
Dans la selva (type forêt amazonienne)
Cette région couvre 59 % du territoire, elle est essentiellement couverte de forêts tropicales, avec des températures moyennes de 25°C.
Parmi les produits qui y sont cultivés : riz, café, cacao, maïs, manioc, palmier, thé et des fruits comme la banane, mandarine, ananas, carambole et de nombreuses espèces de bois comme le cèdre, l’acajou, le noyer…
L’agriculture des régions de montagnes et de forêt tropicale est essentiellement vivrière.
Pêche
Cette industrie s’est considérablement développée après la seconde guerre mondiale pour devenir un secteur clé de l’économie péruvienne, représentant une proportion importante des exportations. Le Pérou est l’un des premiers producteurs mondiaux de poisson, avec plus de 9.5 millions de tonnes par an.
Plus des trois cinquièmes des prises sont constitués d’anchois, utilisés pour fabriquer de la farine de poisson, produit dont lePérou est le premier producteur mondial.
Une grande partie de la pêche est destinée au marché interne (surtout les régions côtières) sous la forme de poisson frais et en conserve.
Elevage
L’élevage au Pérou est une tradition millénaire. Entre autres, on élève des bovins, ovins, chevaux (venus avec les colons espagnols), porcs, poulets et les camélidés (les fameux lamas et alpagas, élevés dans les zones d’altitude) et des cochons d’indes (cuys), utilisés dans la gastronomie traditionnelle de nombreuses régions du Pérou.
Chèvres, lamas et alpacas fournissent non seulement de la laine, mais du cuir et des peaux.
80 % de l’élevage national se situe dans les zones de montagne, et les 20 % restants se répartissent entre les régions côtières et de forêts.
Tourisme
L’essort du tourisme au Pérou a été interrompu dans les années 80 par le terrorisme. Dans les années 90, avec la pacification du pays, fut créée la Comission Nationale de Promotion du Pérou (Promperú) ayant pour mission d’améliorer l’image du Pérou devant la communauté internationale.
Le secteur connaît une croissance soutenue au-delà des conjectures. Le Pérou possède des attraits touristiques archéologiques, historiques et culturels millénaires ; naturels et de biodiversité ; de cultures vivantes tels que les 44 groupes ethniques amazoniens ou les communautés queshua et aymara des régions d’altitude.
En 2005, le tourisme généra autant de devises que l’industrie de la pêche et que celle du pétrole au Pérou(loin derrière l’industrie minière). Il est probable que depuis, les ressources liées au tourisme se soient multipliées.
Entre 2003 et 2008, les entrées d’argent à Cuzco (attrait touristique majeur) ont augmenté de 24%.
Le tourisme, en plus de générer des devises, permet aussi la création de très nombreux emplois, souvent dans des régions reculées où il n’existe aucune autre industrie et qui seraient vouées à se dépeupler s’il n’existait pas le tourisme.
Industries
Le Pérou est un pays encore peu industrialisé. Beaucoup des manufactures y sont à petite échelle, mais depuis 1950 des industries modernes se sont installées le long de la côte Pacifique. Les productions traditionnelles sont: textiles, agroalimentaire et artisanat.
Les produits fabriqués dans des usines grandes et modernes, la plupart situées autour de Lima sont : acier, pétrole raffiné, produits chimiques, traitement de minéraux, véhicules à moteur et farine de poisson.
Energie
En 2005, la production en électricité du Pérou était de 25 millions de KWh, plus de 80% d’origine hydroélectrique, et le reste provenant de combustibles fossiles.