Ollanta Humala
Président de la République du Pérou (2011 – 2016)
Né le 27 juin 1962 à Lima, Ollanta Humala, suite à une carrière militaire s’engage en politique en créant le « Parti Nationaliste Péruvien ».
Il est élu Président de la République du Pérou (2011 – 2016 ) le 5 juin 2011.
C’est au sein de sa famille de sept frères et soeurs qu’Ollanta Humala baigne depuis l’enfance dans l’idéologie gauchiste nationaliste.
Son père, Isaac Humala, d’une famille andine d’Ayacucho, est un avocat « du droit du travail» d’inclinaison marxiste-léniniste, fondateur d’un mouvement « Etnocaceriste ». Ce mouvement indigéniste et socialiste se réfère à l’Empire Inca et au droit des peuples indigènes, et d’autre part à l’influence de AA.Caceres, président du Pérou à la fin du XIXème Siècle et héros de la Guerre du Pacifique (1879 – 1883) contre le Chili.
Ollanta Humala fit ses études secondaires dans les collèges japonais-péruvien et franco-péruvien, et entra en 1982 à la fameuse école militaire de Chorillos.
Carrière militaire
En 1991, le capitaine Humala combat à Tingo Maria contre les terroristes du Sentier Lumineux.
En 1995 il est muté près la frontière équatorienne pendant la « guerre du Cenepa » à laquelle il ne participe pas.
En octobre 2000, il est lieutenant-colonel quand il dirige à Toquepala avec son frère Antauro un soulèvement militaire contre le régime du président Alberto Fujimori qui leur vaut d’être emprisonnés. Ils sont amnistiés quelques semaines plus tard quand Fujimori, accusé de corruption, fuit le pays.
En 2001, pendant le gouvernement du Président Alejandro Toledo, il est muté en tant qu’attaché militaire à l’ambassade du Pérou à Paris puis à Séoul. A Paris, il suit des cours de droit international et de sciences politiques.
Il est mis en retraite forcée en 2004, il qualifie cette décision d’« injuste ».
Carrière politique
C’est en octobre 2005, qu’il s’engage en politique.
En janvier 2006, il est candidat à l’élection présidentielle pour le parti « Unión por el Perú » faute d’avoir pu inscrire à temps sur les listes électorales son « Parti Nationaliste Péruvien».
Il est contraint à ce moment- là de condamner la prise d’otage du commissariat d’Andahuaylas (qui fait quatre morts) dirigée par son frère Antauro, représentant du mouvement « etnocaceriste » qui demandait par là la démission du Président Toledo.
Arrivé en tête au premier tour des élections 2006, il est battu au second tour par l’ancien président Alan Garcia de l’APRA (gauche sociale-démocrate).
Le lendemain de sa défaite, il doit faire face à des accusations de violations des droits de l’homme (enlèvement, torture, exécution extrajudiciaire) qui auraient été commises par des soldats placés sous ses ordres en 1992 sur trois habitants du hameau de Pucayacu. Il est blanchi en 2009 faute de preuves.
En 2011, O.Humala se présente de nouveau à l’élection présidentielle sous l’étiquette de la coalition Gana Perú qui regroupe le « Partido Nacionalista Peruano » ainsi que d’autres forces politiques. Ses principaux adversaires sont Pedro Pablo Kuczinsky (ancien 1er Ministre), Keiko Fujimori (fille du Président Fujimori ), Alejandro Toledo (ancien Président), et Luis Catañeda (maire de Lima sortant).
Ollanta Humala arrive en tête des suffrages suivi par Keiko Fujimori qu’il bat au second tour le 5 juin 2011 avec 51,4 % des suffrages.
Durant la campagne pour le second tour, il est soutenu par l’écrivain et Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa.
Cette victoire repose notamment sur des scores importants dans les zones andines, et une campagne électorales basée sur un programme dont les points forts sont :
• la lutte contre la corruption, le terrorisme et le trafique de drogue ;
• une forme républicaine de gouvernement, incluant des modalités de contrôle et d’évaluation des gouvernants;
• l’évolution vers un État « décentralisé et participatif » au moyen d’une nouvelle constitution;
• un modèle de développement basé sur « une économie nationale de marché ouverte au monde »;
• la réappropriation des ressources naturelles : eau, terres, forêts, biodiversité, gaz et minéraux;
• l’instauration de systèmes d’éducation de qualité et de santé gratuits, « conduisant à un système de sécurité sociale universelle accessible à tous les Péruviens »;
• le renforcement de l’insertion du pays dans la communauté internationale, et la révision des traités contraires à la souveraineté du Pérou.
Son parti coalisé, Gana Perú, ne dispose toutefois que de 47 sièges sur 130 au Parlement, ce qui le contraindra à forger des alliances pour gouverner après sa prise de fonctions le 28 juillet 2011.