Werner Herzog
Cinéaste Allemand de la Nature Hostile Péruvienne
Né à Munich, le 5 septembre 1942, Werner Hertzog grandit dans un village reculé de montagne en Bavière, en contact étroit avec la nature, et ignorant même l’existence du cinéma jusqu’à l’âge de douze ans.
A treize ans, il part à Munich et vit temporairement avec sa famille dans une pension où par coïncidence était Klaus Kinski qui deviendra l’acteur clef de sa future carrière cinématographique.
A 17 ans, il décide de consacrer au cinéma, et étudie l’histoire, la littérature et le théâtre à Munich. En 1960 il obtient une bourse pour suivre des séminaires de cinéma à l’Université de Pittsburgh (USA). Bien qu’ayant suivis ces cours, il n’a jamais étudié le cinéma, ni travaillé en tant qu’assistant, et sa formation est complètement autodidacte.
En 1962, à vingt ans, il fonde sa société de production et réalise son premier court métrage en 1963 : « Herakles ». En 1968, il réalise son premier long métrage, « Signes de vie », financé par l’Institut du film allemand qui cherchait à promouvoir de nouveaux cinéastes. Le film remporte le « Prix du film allemand » et lance la carrière d’Herzog.
Précurseur du « nouveau cinéma allemand », il marque une préférence pour des antihéros à la personnalité unique face à un monde hostile où luttant en vain pour survivre ou défendre leurs idées, ils se rebellent contre des situations qui les conduisent à la folie ou la mort… Il porte à l’écran l’histoire de deux personnages réels évoluant au Pérou : Lope de Aguirre et Brian Fitzgerald…
Lope de Aguirre, d’« Aguirre, la colère de Dieu » est un conquistador mégalomane et cruel qui se révolta contre le roi Philippe II, et qui évolue dans la jungle amazonienne avec une poignée de soldats et d’indiens à la recherche de l’El Dorado. Brian Fitzgerald « Fitzcarraldo » est un passionné de musique voulant monter un opéra au milieu de la forêt amazonienne, qui s’aventure à récolter le caoutchouc pour couvrir son montage, fait traverser son bateau d’un affluent à l’autre de l’Amazone, et lui fait gravir une montagne avec l’aide des Indiens.
L’aspect documentaire des films d’Herzog, fait parti de sa quête de réalisme, et fait des paysages péruviens un personnage central de l’histoire. « Aguirre » et« Fitzcarald » semblent sortis de ces paysages exubérants, hostiles et sans limites, où la splendeur de la nature cache le côté sombre et maléfique des antihéros. Les indiens qui y vivent ont un rôle central, représentés nombreux avec leurs coutumes, luttant contre l’adversité pour survivre ou atteindre des objectifs.
Herzog cherchait des effets visuels réels dans ses films. Le bateau de « Fitzcarraldo » branlant qui grimpe une montagne pour passer d’une rivière à l’autre, a été effectivement transporté et soulevé par un grand groupe d’Indiens. Les acteurs d’« Aguirre » marchaient à travers la jungle jusqu’à épuisement afin de refléter l’épuisement des conquistadors dans leur périple à travers la jungle et la rivière.
Cette quête de réalisme rendait les tournages particulièrement difficiles. Dans ce contexte, la relation avec l’acteur Klaus Kinski, des rôles d’« Aguirre » et « Fitzcarraldo », était si tendue qu´elle en venait parfois à l’affrontement physique.
L’œuvre d’Herzog a reçu de nombreuses récompenses. La plus importante est sans doute le prix du meilleur réalisateur pour « Fitzcarraldo » au Festival de Cannes 1982.